Les derniers murmures de Simple Comptable
Rédigé le 30 mai 2017
J’ai commencé à faire de la comptabilité pour PME sur une version 2006 de SAGE 50 (Simple Comptable), alors que nous étions en 2011. C’est mon associé Jean Gabriel qui m’a tout montré à l’époque, et encore aujourd’hui nous le surnommons affectueusement « L’homme qui murmurait aux oreilles de SAGE », pour sa capacité à élucider les nombreux bogues et limitations du logiciel.
Nous migrons avec Le Chiffre un nombre important de clients de la version 2017 du logiciel vers d’autres alternatives, et nous nous référons encore à notre sage de SAGE 50 pour qu’il nous dévoile ses secrets, de nombreuses années plus tard. C’est que le logiciel n’a pas bougé en termes de fonctionnalités depuis ce temps.
Pensez-y, en 2006, nous n’avions pas encore d’iPhone, mais nous avions SAGE 50 et Acomba. Depuis, l’environnement comptable d’une PME a très peu changé, mais son environnement technologique a été complètement bouleversé. Ces logiciels comptables auraient dû s’y adapter, ce qui n’est malheureusement pas le cas.
Les logiciels SaaS (SaaS pour Software as a Service) comptables ont supplanté leur congénère sur poste, pour leur connectivité, leur accessibilité et leur coût réel. À travers des anecdotes de mon associé, il me fera un plaisir de vous expliquer pourquoi.
Sauge 50
- La connectivité
« L’homme qui murmurait », en 2012, travaillait chez GSOFT, une compagnie spécialisée dans le développement logiciel, qui avait concocté un système de soumission de rapport de dépenses maison. Pour intégrer ce système à Simple Comptable, il avait fallu que le champion-codeur de la boîte s’en mêle, tant le langage informatique du logiciel était obscur. À chaque fin de mois, « l’homme qui murmurait » et son équipe importaient des fichiers .imp dans le logiciel et priaient les dieux digitaux pour que tout se passe bien. Ce n’est que trois années plus tard, alors qu’il refit une demande pour coder dans le sombre langage de Simple Comptable, que GSOFT abdiqua à sa demande de passer à un système plus performant.
Si les objets connectés sont à la mode, il devrait en être autant pour les applications administratives. Le principal avantage de SaaS comptables cloud est qu’ils peuvent se connecter à votre environnement administratif sans avoir à engager un développeur. Que ce soit sur votre site de vente en ligne, votre logiciel de gestion d’inventaire, votre CRM, les intégrations sont disponibles et facilement déployables, pour éviter la double entrée et accélérer le traitement de l’information.
J’aime bien comparer nos logiciels de prédilections à un environnement moléculaire, ma théorie atomique (désolé M. Dalton et M. Einstein!). Le système comptable est central et nous venons y greffer une panoplie d’applications performantes, qui lui chuchotent par API les informations comptables nous permettant de sortir de l’information financière cruciale rapidement, en plus de limiter le risque d’erreur.
La théorie atomique en action
Mais le plus bel accomplissement de la théorie atomique, c’est qu’il permet systématiquement d’aller chercher les meilleures applications dans leur secteur sans avoir à faire une douloureuse renonciation. En coupant un atome à la molécule administrative pour la remplacer par une plus performante, on ne vient pas compromettre l’entreprise tout en gardant le dynamisme et la flexibilité nécessaire à une PME moderne.
Au contraire, les blocs monolithiques de solutions tout-en-un ne permettent pas cette flexibilité. Évidemment, les intégrations sont parfaites (parfois non!), mais vous êtes pris avec des modules désuets que vous ne pouvez pas remplacer sans changer le logiciel au grand complet. Vous êtes aussi otage de prix déraisonnables chargés pour faire du développement personnalisé ou ajouter une section cruciale à la croissance de votre entreprise.
Les blocs traditionnels
- L’accessibilité
L’équipe de « L’homme qui murmurait » avait une façon infaillible de se connecter à SAGE à plusieurs, qui consistait à se connecter à un serveur à distance pour faire les transactions. C’était si lent qu’il fallait attendre 2 secondes avant le traitement de transactions, ce qui à l’époque avait l’avantage appréciable d’offrir à son équipe l’occasion de parler très fort et de se faire du thé tout en travaillant.
Les logiciels comptables en ligne, accessible directement par votre fureteur internet, ne nécessitent aucune installation sur une machine. Il est donc possible de se connecter au système comptable de partout et sur n’importe quel poste, pourvu d’avoir un accès à l’internet. En plus d’être compatible avec plus d’un système d’exploitation, il est maintenant possible de facturer ou d’enregistrer vos dépenses avec une tablette ou un téléphone intelligent.
Ceci offre l’avantage de permettre à beaucoup plus d’utilisateurs de travailler ensemble sur une même organisation, de n’importe où avec n’importe quel équipement. Il rend le partage des tâches plus facile pour votre équipe, mais aussi pour le comptable, qui peut se connecter à distance. Celui-ci peut dont régler des problèmes sans avoir à se déplacer, ni à échanger de fichiers.
Précision : une dernière visite sur le site internet de SAGE 50 me permet de voir beaucoup d’améliorations et la possibilité d’avoir des données Cloud. Bien que ce soit une belle avancée, je ne crois pas que ce sera suffisant pour rattraper l’avance que les logiciels SaaS ont.
- Le coût
Le père de « L’homme qui murmurait » avait ce conseil judicieux : « Si tu n’as pas à faire de paie, tu n’as pas besoin de la dernière version de SAGE. Et si tu as un problème technique, tu n’appelles pas le support, tu appelles mon fils. » Ainsi, le client averti pouvait s’éviter de payer le 300$ annuel.
C’est un argument en faveur du logiciel comptable traditionnel de se dire que les coûts y étant liés sont assez limités. C’est bien, mais lorsqu’on doit compter tous les efforts déployés autour pour l’intégrer, les coûts deviennent rapidement très importants. C’est cette option, ou reléguer le système à sa plus stricte et triste fonction comptable, soit assurer la conformité et faire plaisir au gouvernement. Nous pensons qu’un logiciel comptable peut offrir plus en intelligence d’affaires à un prix raisonnable.
Les logiciels SaaS par leur nature, soit des logiciels génériques développés pour le maximum d’utilisateurs, génèrent des économies de coûts refilés au client. Au même titre, le paiement mensuel oblige les compagnies à renouveler constamment leur offre et être à la fine pointe de la technologie. Au final, un 30$/mois investi dans un Quickbooks en Ligne ou un Xero coûte beaucoup moins que cher à l’organisation que la solution sur poste, ou le logiciel pour grande entreprise équivalent.
Conclusion
Mon premier pitch de vente interne, avec Le Chiffre, a été de convaincre mon associé, « l’homme qui murmurait », que SAGE 50 n’était pas la solution de l’avenir. C’était une blessure au cœur pour celui qui connaissait les dédales et les racoins du logiciel, si bien qu’il était considéré par tous comme le grand chuchoteur. Il a changé son fusil d’épaule grâce aux arguments avancés ci-haut : il est maintenant un fervent défenseur du cloud, même s’il n’a plus besoin de cajoler les logiciels infonuagiques, puisque ceux-ci répondent aux commandes sans qu’on leur parle. C’est pour cette raison que les versions sur postes en sont à leurs derniers murmures, puisqu’ils sont déjà obsolètes dans l’environnement dynamique de la Start-up et de la PME actuelle.
« L’homme qui murmurait » s’affaire maintenant avec nous à créer une race de comptables qui ne murmurent plus, mais qui s’égosillent à démontrer les avantages du Nuage à une jeune génération d’entrepreneurs.